mercredi 23 janvier 2008

Ecrans noirs chez les télé distributeurs de Douala et Yaoundé


23.01.2008

 Ecrans noirs chez les télé distributeurs de Douala et Yaoundé 
Les abonnés de Douala et Yaoundé ont passé quatre jours d’inconfort à cause de la rupture de la fourniture des images en provenance du satellite via la câble.

Cette situation de crise avait pour responsable TV+. Cette entreprise tenue pour responsable a fait démanteler le matériel de diffusion de Télé Sphère, un de ses sérieux concurrents.
La crise née de cette situation a donné du tournis non seulement aux câblodistributeurs mais aussi, aux abonnés de Douala et Yaoundé complètement aux abois.

Le sevrage des millions de camerounais d’images venues des satellites a crée des tensions dans plusieurs ménages. Certains époux et leurs épouses en étaient arrivés à une situation où les parties étaient à couteaux tirés.

A Douala notamment où se trouvent de nombreux opérateurs de câblodistribution, la tension était montée au point où, les câblodistributeurs à leur tour étaient descendus à la province. Le siège de trois jours qu’ils y ont fait a permis de désamorcer la temporairement la bombe prête à l’explosion.

Les pourparlers engagés par Faï Yengo Francis le patron de la province se sont soldés le 22 janvier 2008 par la décision de rétrocession du matériel démantelé de Télé Sphère.

A Yaoundé, le Ministre de la Communication Pierre BIYITI BI ESSAM rencontrait certains câblodistributeurs de la capitale politique.
Après une vingtaine de minutes d’entretien ils sont arrivés à la décision de rétrocession du matériel en prenant rendez-vous le 19 février 2008. Sont attendus à cette assise pour une résolution de cette question, tous les opérateurs du câble du Cameroun.

Il faut signaler entre autre que des milliers d’abonnés du câble ont pu assister au retour des images, conséquence de la décision du ministre de la communication.
C’est avec un plaisir que les téléspectateurs ont suivi le match du Cameroun, en dépit de la déculottée subie par les Lions Indomptables face à la formation égyptienne.


LE SEVRAGE DES CAMEROUNAIS EN IMAGES ET SES PROBABLES CONSEQUENCES.

Télé Sphère, entreprise de câblodistribution basée à Douala apparaît vraisemblablement comme le principal fournisseur en images des nombreuses petites entreprises du secteur.
Ces dernières à leur tour établissent le relais avec des milliers d’abonnés dans différents quartiers de la ville.

En décidant de faire enlever le matériel de cette entreprise, l’entreprise TV+ s’est placée dans une position inconfortable vis-à-vis du public.

La preuve, son promoteur Emmanuel CHATUE, a perdu le sommeil pendant le temps qu’a duré la crise. Les différents câblo-opérateurs ayant décidé de lui administrer une correction pour son acte impétueusement osé au moment même où les matches de la coupe d’Afrique des nations sont diffusés en mondovision.

Et comme dans de nombreux quartiers de Douala le signal de la CRTV, la télévision nationale n’est pas bien reçue, les téléspectateurs se rabattent sur les chaînes privées qui relaient ce signal.

Cette incapacité des populations à accéder aux images a fait monter la tension de plusieurs crans au point où pour certaines, le recours à la violence serait envisagé au cas du non rétablissement des images avant le début de la soirée du 22 janvier 2008. La cible de ces dernières étant bien évidemment les équipements de TV+.

Seulement lorsque les populations se lancent dans la rue, on est bien loin de contrôler et prévoir leurs actions. Le plus souvent, des débordements graves surviennent et mettent en péril la paix sociale.

MANIPULATIONS A DES FINS MERCANTILISTES ?

La colère de Emmanuel CHATUE, promoteur de TV+ contre son concurrent Télé Sphère est difficilement explicable.

L’opinion a du mal à se faire des idées claires lorsqu’on considère que ces deux entreprises sont concurrentes et que le secteur de la communication a été libéralisé au Cameroun.

Sur un tout autre plan, l’hypothèse de l’existence d’un accord occulte entre les deux entités est envisageable. L’accord dont le non respect par l’une des parties aurait entraîné la situation que l’on a vécue. Dans le cas d’espèce, la confiscation des équipements de Télé sphère peut trouver une justification logique.

Seulement, une analyse de la situation sème une fois de plus la confusion dans les esprits de par la manière et la démarche engagée par TV+ contre Télé sphère.

Cette entreprise pour la petite histoire commercialise les équipements de réception d’images par le système de la TNT (télévision numérique terrestre). Et selon certaines sources, TV+ a réceptionné un important stock d’équipements ces jours mêmes.

Du coup, des questions fusent de toutes part dans les esprits du commun des habitants de la ville.

Pourquoi avoir choisi le moment de la coupe d’Afrique des nations pour entreprendre untelle opération si l’on la qualifie d’innocente dans sa logique?

Pourquoi avoir entrepris une telle opération au moment même où un important stock d’équipements venait d’être réceptionné ?

La rupture d’images de quatre jours a permis à TV+ d’écouler une quantité non moins négligeable des équipements nouvellement réceptionnés.

Une autre question et non des moindre, c’est celle de savoir pourquoi TV+ exige aux câblodistributeurs de facturer leurs prestations aux clients à la somme de 19 500 Frs par mois ?
Pendant ce temps, TV+ vend son service à 4 500 Frs mensuellement à ses abonnés ?
Une chose que ces derniers ont balayée du revers de la main parce que qualifiée par ces derniers comme une manœuvre visant à provoquer le désengagement de nombreux abonnés par câble de leurs fournisseurs habituels au profit de la TNT où l’on paie 4 900 Frs CFA par mois après l’achat de l’antenne actuellement vendue à 50 000 Frs par TV+ apprend-on des sources proches des câblodistributeurs.

En d’autres termes, TV+ voudrait s’inviter dans un jeu comme arbitre et partie en se mettant dans une posture de dictateur sur un marché qu’il a du mal à contrôler et monopoliser.

TENTATIVE DE DESTABILISATION DE L’HARMONIE SOCIALE

Le choix de cette période de la CAN 2008 pour engager un tel bras de fer ne saurait être considéré comme un simple fait du hasard.

Toutes les indices semblent réunis pour démontrer que Emmanuel CHATUE et TV+ ont bien prémédité leur acte à travers lequel, ils espéraient s’en faire les poches sur le dos des misérables camerounais qu’on sait très accros du football, leur sport roi.

Leur attente en pareille circonstance était de voir le service commercial de TV+ battre tous les records d’affluences de clients. car, espéraient-ils, personne n’aurait accepté vivre à la radio une coupe d’Afrique des Nations à laquelle prend part le Cameroun.

Seulement, le côté mercantiliste de ces opérateurs mêlé à leur appétits gloutons de s’en faire les poches leur à voilé un aspect fondamental de la raison. Le football au Cameroun est un domaine où les passions se déchaînent facilement.
Autant il ressemble, autant il peut diviser au point de fragiliser la paix sociale qui peut pour un rien, basculer dans des soulèvements incontrôlables des populations.

LES DANGERS DU MONOPOLE PAR UN SEUL OPERATEUR

La démonstration faite par l’entreprise TV+ en faisant saisir les équipements de Télé sphère vient rejoindre l’attitude de mépris affichée par la CIMENCAM.
Un
mépris fait des camerounais exprimé dans des hausses de prix méprisant les interventions du ministre du commerce appelant à une modération des prix en fonction de la bouse des camerounais.

Du coup l’on réalise combien dangereux le monopole par un opérateur donné peut dans un secteur d’activité peut être préjudiciable à tous.
Celui-ci par sa position stratégique devient une force incontestable qui peut à tout moment se retourner contre l’Etat et la société dictant ses lois qui pourraient mettre en péril les institutions de la République

Au
nom de la concurrence, un opérateur a-t-il le droit de faire saisir les équipements de son concurrent ?

Si l’on se paie le luxe de répondre par l’affirmative, cela enduit de facto que le CRTV elle aussi peut s’offrir le vilain plaisir de saisir le matériel de Canal 2 International qui est son concurrent le plus en vue du moment.


UNE VIOLATION FLAGRANTE DE LA LOI

Canal
2 International, radio Sweet FM et TV+ sont des entreprises appartenant à Emmanuel CHATUE.
La loi sur la création des entreprises de presse interdit formellement à une seule personne, le droit d’être propriétaire de plus d’une entreprise dans le même secteur de la communication.

Curieusement, les cas cités plus haut rejoignent bien d’autres bien connus de tous. La Nouvelle Expression, radio Equinoxe et Equinoxe TV appartiennent à Séverin TCHOUNKEU.

Du coup, l’on se rend à l’évidence que les autorités se montrent complaisantes dans l’application des dispositions légales dans ce secteur de manière spécifique.

Mais avant de se jeter en conjectures, une question mériterait d’être posée aux décideurs. Ceux-là mêmes qui font la loi et qui de part leur position, ont le devoir de veiller sur son application.

Devrait-on mettre en place des lois et contribuer soi-même à leur violation ? En d’autres termes, est-ce logique d’être juges et parties?

En attendant que la tutelle puisse apporter une réponse satisfaisante à cette question posée, l’ascension des empires médiatiques continue à faire son bonhomme de chemin et ce, devant le regard impuissant et embarrassé de l’opinion qui n’a de cesse de scruter les horizons lointains à la recherche de probables réponses.


Marcel BOUANGA E.
Camerounlink.net

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